romain vicari : "my third eye".

Sur une proposition de M. Franck Balland, dont le collège et la galerie remercient la qualité du travail lors de ces dernières années.


carton d'invitation


mini-biographie

 

 

Né en 1990, vit et travaille à Paris

Romain Vicari est un artiste italo-brésilien, diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon et des Beaux-Arts de Paris. Cet artiste proli que a récemment montré son travail lors d’exposition monographiques telles que « Preciso me encontrar », à la Galerie Dohyang Lee à Paris, en 2015, et également lors de nombreuses expositions collectives parmi lesquelles, en 2015,

« À couteaux, tirés », à la Friche la Belle de Mai à Marseille et la Biennale de la Jeune Création à Paris, ainsi qu’au 61ème Salon de Montrouge en 2016. Sept expositions sont déjà prévues pour l’année 2017.

Il est lauréat du prix des Amis du Palais de Tokyo en 2016. 

FORMATIONS

2012-2014
  • Diplôme National Supérieur d’Arts Plastiques avec les « Félicitations du Jury » , École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Atelier Claude Closky
2009-2012
  • Diplôme National d’Arts Plastiques avec les « Félicitations du Jury » , École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Dijon

EXPOSITIONS PERSONNELLES

2015
  • Exposition à la Galerie Dohyang Lee — Paris, France

EXPOSITIONS COLLECTIVES

2015
  • Exposition à Young International Art Fair (YIA), Confidentiel #02 — Paris, France I’onga Tanha Pihim, lieu à determiner
2014
  • Paysage sur Paysage, Galerie Dohyang Lee — Paris, France
  • Aos Cuidados de Paris, sous le commissariat de Douglas de Freitas (Ateliê Coletivo2E1), Fabiana de Moraes et l’équipe de commissaires de Glassbox, Glassbox — Paris, France
  • Attachement, sous le commissariat de Victor Daamouche et Mathieu Girard, Willner Brauerei Berlin — Berlin, Allemagne
  • Araruama, exposition au 13U, Science Po — Paris, France
  • Iracema, Paris, France
  • Choices, Glassbox — Paris, France
  • Partido Alto, exposition commissariat, Atelier Rouart — Paris, France
2013
  • Private Choice, selection Fiac 2013, Atelier Rouart — Paris, France
  • Modification — Berlin, Allemagne
  • Anorak — Dijon, France
  • Une exposition de peinture, ENSBA — Paris, France
  • Rue Gustave Goublier, commissaire et intervenant, exposition collective — Paris, France Hollywood caillou, GDM — Paris, France
2012
  • Etamat, exposition éphémère, Etamat — Dijon, France
  • 3 rue Turgot 2100 Dijon, Cloître abandonné — Dijon, France Chiaroscuro, Galeri Nu koza — Dijon, France
  • Rendez vous de chantier, Arsenal, — Dijon, France
2011
  • Prix Icart, Espace Pierre Cardin — Paris, France
Residences
2015
  • Sao Paulo

Texte d'intention

Romain Vicari arpente, explore et fouille incessamment des territoires urbains, abandonnés, en friche ou en chantier. Méthodiquement, il les observe, les étudie et en prélève des fragments. Il aborde avec curiosité les traces d’une industrie et d’un espace en transition urbaine, pour en tirer des vestiges matériels qu’il envisage comme des artefacts. Qu’il intervienne directement sur les lieux ou qu’il recrée une topographie entre les murs d’une salle d’exposition, les matériaux utilisés sont réminiscents de ces espaces et des pratiques qui s’y rattachent, entre métiers du bâtiment et street art : résine, peinture en bombe, plâtre, béton, armatures de métal, résidus de chantier, rebuts urbains…

Déplaçant des recherches sculpturales initiées dans le contexte de la rue ou du chantier dans celui, plus clos et plus lisse, de l’espace d’exposition, Romain Vicari crée des installations monumentales et colorées qui viennent remettre en question notre perception des espaces et en révèle le caractère transitoire et en mutation. En effet, l’usage de paravents imposants ou de formes plus discrètes parcourant l’espace modifie les perspectives et dessine les reliefs de ruines urbaines. Cette forme de simulacre décontextualisé pose aussi la question du sens : réalisées à partir de ces éléments transformés, combinés et détournés, les productions revêtent un caractère différent, leur signification devient plus floue et elles atteignent presque une dimension décorative par la mise en scène des éléments.

Romain Vicari crée un décalage d’autant plus fort en investissant, par ces installations au caractère résolument urbain, l’espace de la galerie du Collège Le Rimorin de Dornes, situé en zone rurale. Le lieu lui-même témoigne d’une décontextualisation, apparaissant en effet, par sa forme ou son usage, tour à tour comme gymnase, hangar, lieu d’exposition ou salle de classe. Pour «  My Third Eye » Romain Vicari s’en empare, littéralement en prélevant des fragments du sol, de façon figurée en donnant à cet espace de nouvelles dimensions, à la fois urbaines, spéculatives et même mystiques. De ses origines brésiliennes, Romain Vicari a hérité d’une propension à l’appropriation culturelle. L’artiste réalise une digestion entre histoire de l’art et espace urbain comme témoin de notre civilisation, qu’il envisage par le prisme de références littéraires, scientifiques ou philosophiques. Le troisième œil évoqué par le titre fait référence au chamanisme, encore très présent chez les indiens amazoniens, et suppose une ouverture et une prise de conscience accrue de l’environnement direct et des interactions possibles. Il colore l’exposition d’une dimension introspective et psychédélique, tout en établissant une forme possible de perception des chamans du futur sur les ruines d’une civilisation industrielle, laissées par une humanité partie coloniser un ailleurs cosmique. L’artiste propose alors un monde vu par le spectre de son troisième œil, invitant le spectateur à s’ouvrir lui aussi pour recevoir cette proposition artistique et ainsi déambuler entre serpents de plumes, paravents, tableaux et autres œuvres en suspension.

 

 

"My third eye"

L’exposition « My Third Eye » (en français « Mon troisième œil ») propose donc une déambulation, au cœur de la salle d’exposition, entre des paravents, des sortes d’arbres-feuilles, des serpents de plumes et une structure au sol, aux allures de cartographie ou de maquette. Les paravents se présentent comme des tableaux sablés dans lesquels sont incrustés des objets ou des reproductions d’objets en résine. Ils apparaissent alors comme des plages de sable verticales sur lesquelles la marée aurait laissé des objets divers.

Allant jusqu’à planter des graines qui pousseront durant l’exposition, Romain Vicari recrée un espace de nature arti cielle, sans doute inspiré par son temps de production dans le parc du Centre d’art, à Pougues-les-Eaux. Pour autant, les autres matériaux sont, comme à son habitude, issus du domaine du chantier : sable, métaux de construction, résine... Cette végétation à partir de l’urbain se parcourt au rythme d’un fond sonore chamanique agrémenté de bruits d’oiseaux. Cela vient sous-tendre le titre, invitant à percevoir l’exposition comme une forme de transe chamanique, dans laquelle le monde d’un possible futur proche pourrait allier urbanisme et nature selon cette proposition, « vision » de l’artiste. Le troisième œil est un principe mystique qui propose que l’individu, au moyen de la méditation ou de divers procédés à base de plantes, puisse s’ouvrir à une vision du monde différente de celle qu’il peut avoir physiquement. En nous berçant ainsi, Romain Vicari nous invite à nous laisser aller à cette proposition d’environnement. Une vidéo vient apporter une présence humaine à l’installation et propose de courts plans sous forme d’un journal lmé de l’artiste, réalisé au long cours. 

 

Juliette Tixier.


plan de salle et titres des oeuvres


Vues de l'exposition